L’Education Nationale tente d’utiliser des briseurs de grève pour remplacer les profs grévistes qui refusent de surveiller les E3C. Voici le positionnement de la section syndicale de la Cité scolaire Gaston Fébus de notre syndicat sur le sujet

« Un briseur de grève est un travailleur embauché pour remplacer un salarié en grève »
 
Lorsqu’un piquet de grève empêche ceux qui ne veulent pas faire grève d’aller travailler, on entend crier au loup et on appelle à la liberté de chacun. Pourquoi ces mêmes « pères la morale » restent indignement muets quand l’action des briseurs de grèves vient renier le droit des salariés à se mettre en grève ?
 
Personne ne fait grève pour le plaisir. L’Organisation Mondiale du Travail reconnait le droit de grève et elle en stipule les fondements : « Le droit de grève est un corollaire indissociable du droit syndical protégé par la convention n° 87. (…) Le droit de grève est un des moyens essentiels dont disposent les travailleurs et leurs organisations pour promouvoir et pour défendre leurs intérêts économiques et sociaux. » Elle précise :  « Les grèves, par leur nature même, sont coûteuses et entraînent des perturbations ; elles supposent également des sacrifices importants de la part des travailleurs, qui choisissent d’y avoir recours comme ultime moyen de pression sur l’employeur afin de remédier à ce qu’ils estiment être une injustice. »[1]
Aller remplacer un gréviste, profiter de son absence pour gagner de l’argent en faisant son travail à sa place, c’est lui voler son argent et renier son droit de grève. La grève n’existe plus, tout comme sa journée de salaire. Comment réagirais-tu, briseur de grève, si l’on venait travailler à ta place pour toucher ton salaire ? Que dirais-tu si l’on te renier le droit de ne pas faire grève ?
L’OIT a également son avis là-dessus : « On ne devrait procéder au remplacement des grévistes que dans les cas suivants : a) en cas de grève dans un service essentiel au sens strict du terme pour lequel la législation interdit la grève et b) quand apparaît un état de crise nationale aiguë. » Pourtant, l’ONU n’est pas une officine extrémiste.
Briseur de grève, peu importe tes convictions, tu dois respecter la liberté des autres. En brisant la grève, c’est la liberté de chacun que tu remets en cause, ne t’étonnes pas alors de recueillir en retour l’hostilité de ceux que tu spolies de leurs droits.