Salut, en pleine lutte sociale l’état et le patronat proclament à titre “expériemental” une obligation de travail obligatoire.
pour la morale libérale, la conception de la liberté présuppose le couperet de la misère, la destruction des formes instituées de solidarité sociale est la condition d’émergence pour la figure du « travailleur volontaire »
« ‘Dans la formation des conditions d’existence du « travailleur volontaire » le dernier stade a été atteint avec l’application de la « sanction naturelle » de la faim. Pour pouvoir la déclencher, il était nécessaire de liquider la société organique, qui refusait de laisser l’individu mourir de faim. »
Ce texte de Joseph Townsend connu notamment pour ses réflexions sur les lois d’aide aux indigents qu’il désirait voir abolir. Ces lois assuraient un complément de salaire et des “indemnités de chômage” aux plus pauvres au moment où la privatisation des terres communales réduisait à la misère un nombre grandissant de paysans autrefois auto-suffisants
C’est à ce niveau que se situe la volonté de l’état libéral. Il s’agit avant tout d’instituer une morale du mérite, et de nous diviser entre bons et mauvais pauvres. Une morale pour les pauvres, qui devraient accepter pour des valeurs morales auxquelles elles sont seules soumises n’importe qu’elle emploi, n’importe qu’elle condition de travail sans salaire sans droit du travail sans protection sociale. Et une menace pour les moins pauvres, encore en emploi, qui s’aviseraient de contester l’ordre managérial.
Le but est de radicalement modifier nos façons de penser de nous conduire de nous comporter avec les autres. L’idée est de fragmenter les classes sociales et de favoriser un néo populisme qui exacerbe les « travailleurs » contre les « assistés » afin de mieux promouvoir une stratégie de redistribution sociale en défaveur des minorités, des employés du secteur public et des travailleurs pauvres.
Voila ce qu’en dit le mouvement Boycott Workfare en Grande Bretagne et en Hollande.
Dans cette société, voilà la façon dont les choses sont censées marcher : soit vous avez un emploi rémunéré et vous touchez un salaire dit « décent ». Soit vous n’avez pas de boulot et vous pouvez demander des prestations sociales. Mais le gouvernement nous oblige désormais à travailler pour rien, en affirmant que c’est pour nous aider à trouver un emploi rémunéré. Sous le régime des « job centers » (sortes d’agences pour l’emploi), des sanctions sont prises contre les allocataires et des visites à domicile inopinées leur sont imposées.
Bien sûr, vous pouvez refuser de faire un travail forcé non rémunéré, mais dans ce cas vous ne pourrez plus recevoir d’argent, et vous ne pourrez plus ni acheter votre nourriture ni payer votre loyer. Refuser n’est donc pas vraiment un choix et c’est pourquoi nous l’appelons du « travail forcé non rémunéré ».
Chaque heure de travail effectuée par quelqu’un qui dépend du régime du « workfare » ne peut plus être effectuée par une personne ayant un emploi rémunéré. C’est ainsi que le gouvernement néerlandais permet la destruction des emplois et la création de chômage. Les gouvernants réduisent leurs budgets en licenciant les salariées et en faisant travailler gratuitement les demandeurs de prestations sociales. Le Workfare met également à la disposition des entreprises des travailleurs gratuits. Et une fois que ces allocataires ont travaillé pour ces boîtes gratuitement pendant quelques mois, ces entreprises les remplacent par de nouveaux demandeurs d’emploi non rémunérés. Ces entreprises font déjà des millions d’euros de profit : supermarchés, agences pour l’emploi et entreprises de nettoyage profitent de cette manne providentielle.
Le gouvernement néerlandais force également les demandeurs d’emploi à « faire du bénévolat », parce que nous aurions, selon lui, à « faire quelque chose en retour » de nos prestations. Certes, le bénévolat est très précieux, mais seulement s’il est vraiment volontaire. Désormais, il est train de se transformer en une seconde forme de travail obligatoire, à côté du type « normal » de workfare qui est censé nous aider à trouver un vrai travail. Cela sape les valeurs fondamentales des organisations qui prônent la solidarité sociale et le véritable bénévolat. Les organisations de bénévoles qui participent à ces pratiques profitent du caractère contraint de ces nouvelles mesures, et mettent (volontairement ou pas) les demandeurs d’emploi dans une situation qui les expose à des sanctions et à la perte de leurs allocations chômage.
Beaucoup de demandeurs d’emploi et d’allocataires vivent dans la crainte des sanctions. Ces sanctions, et le risque d’être sanctionnés, augmentent tout le temps. Les demandeurs d’emploi, par exemple, ont l’obligation de fournir toute information aux « job centers » (agences pour l’emploi) qui pourraient être « pertinente » pour obtenir des prestations sociales. Mais ces informations peuvent être très variées et beaucoup de demandeurs d’emploi et allocataires sont sanctionnés parce qu’ils n’ont pas fourni suffisamment d’« informations ». Ce régime de sanctions et ce système du workfare sont également destinés à effrayer les gens qui ont encore un emploi rémunéré. « Soyez dociles et ne vous faites pas virer, sinon nous allons vous faire entrer dans le système du workfare », tel est en substance le message. La simple existence du travail forcé non rémunéré décourage un certain nombre de personnes de demander des prestations sociales. Ceux et celles qui réussissent à surmonter tous les obstacles, et ont obtenu des allocations chômage, sont présentés dans les médias comme des individus paresseux, qui ne veulent pas travailler.
One thought on “Contre le contrôle social et les bureaucraties syndicales (Affiche)”
Salut, en pleine lutte sociale l’état et le patronat proclament à titre “expériemental” une obligation de travail obligatoire.
pour la morale libérale, la conception de la liberté présuppose le couperet de la misère, la destruction des formes instituées de solidarité sociale est la condition d’émergence pour la figure du « travailleur volontaire »
« ‘Dans la formation des conditions d’existence du « travailleur volontaire » le dernier stade a été atteint avec l’application de la « sanction naturelle » de la faim. Pour pouvoir la déclencher, il était nécessaire de liquider la société organique, qui refusait de laisser l’individu mourir de faim. »
Ce texte de Joseph Townsend connu notamment pour ses réflexions sur les lois d’aide aux indigents qu’il désirait voir abolir. Ces lois assuraient un complément de salaire et des “indemnités de chômage” aux plus pauvres au moment où la privatisation des terres communales réduisait à la misère un nombre grandissant de paysans autrefois auto-suffisants
C’est à ce niveau que se situe la volonté de l’état libéral. Il s’agit avant tout d’instituer une morale du mérite, et de nous diviser entre bons et mauvais pauvres. Une morale pour les pauvres, qui devraient accepter pour des valeurs morales auxquelles elles sont seules soumises n’importe qu’elle emploi, n’importe qu’elle condition de travail sans salaire sans droit du travail sans protection sociale. Et une menace pour les moins pauvres, encore en emploi, qui s’aviseraient de contester l’ordre managérial.
Le but est de radicalement modifier nos façons de penser de nous conduire de nous comporter avec les autres. L’idée est de fragmenter les classes sociales et de favoriser un néo populisme qui exacerbe les « travailleurs » contre les « assistés » afin de mieux promouvoir une stratégie de redistribution sociale en défaveur des minorités, des employés du secteur public et des travailleurs pauvres.
Voila ce qu’en dit le mouvement Boycott Workfare en Grande Bretagne et en Hollande.
Dans cette société, voilà la façon dont les choses sont censées marcher : soit vous avez un emploi rémunéré et vous touchez un salaire dit « décent ». Soit vous n’avez pas de boulot et vous pouvez demander des prestations sociales. Mais le gouvernement nous oblige désormais à travailler pour rien, en affirmant que c’est pour nous aider à trouver un emploi rémunéré. Sous le régime des « job centers » (sortes d’agences pour l’emploi), des sanctions sont prises contre les allocataires et des visites à domicile inopinées leur sont imposées.
Bien sûr, vous pouvez refuser de faire un travail forcé non rémunéré, mais dans ce cas vous ne pourrez plus recevoir d’argent, et vous ne pourrez plus ni acheter votre nourriture ni payer votre loyer. Refuser n’est donc pas vraiment un choix et c’est pourquoi nous l’appelons du « travail forcé non rémunéré ».
Chaque heure de travail effectuée par quelqu’un qui dépend du régime du « workfare » ne peut plus être effectuée par une personne ayant un emploi rémunéré. C’est ainsi que le gouvernement néerlandais permet la destruction des emplois et la création de chômage. Les gouvernants réduisent leurs budgets en licenciant les salariées et en faisant travailler gratuitement les demandeurs de prestations sociales. Le Workfare met également à la disposition des entreprises des travailleurs gratuits. Et une fois que ces allocataires ont travaillé pour ces boîtes gratuitement pendant quelques mois, ces entreprises les remplacent par de nouveaux demandeurs d’emploi non rémunérés. Ces entreprises font déjà des millions d’euros de profit : supermarchés, agences pour l’emploi et entreprises de nettoyage profitent de cette manne providentielle.
Le gouvernement néerlandais force également les demandeurs d’emploi à « faire du bénévolat », parce que nous aurions, selon lui, à « faire quelque chose en retour » de nos prestations. Certes, le bénévolat est très précieux, mais seulement s’il est vraiment volontaire. Désormais, il est train de se transformer en une seconde forme de travail obligatoire, à côté du type « normal » de workfare qui est censé nous aider à trouver un vrai travail. Cela sape les valeurs fondamentales des organisations qui prônent la solidarité sociale et le véritable bénévolat. Les organisations de bénévoles qui participent à ces pratiques profitent du caractère contraint de ces nouvelles mesures, et mettent (volontairement ou pas) les demandeurs d’emploi dans une situation qui les expose à des sanctions et à la perte de leurs allocations chômage.
Beaucoup de demandeurs d’emploi et d’allocataires vivent dans la crainte des sanctions. Ces sanctions, et le risque d’être sanctionnés, augmentent tout le temps. Les demandeurs d’emploi, par exemple, ont l’obligation de fournir toute information aux « job centers » (agences pour l’emploi) qui pourraient être « pertinente » pour obtenir des prestations sociales. Mais ces informations peuvent être très variées et beaucoup de demandeurs d’emploi et allocataires sont sanctionnés parce qu’ils n’ont pas fourni suffisamment d’« informations ». Ce régime de sanctions et ce système du workfare sont également destinés à effrayer les gens qui ont encore un emploi rémunéré. « Soyez dociles et ne vous faites pas virer, sinon nous allons vous faire entrer dans le système du workfare », tel est en substance le message. La simple existence du travail forcé non rémunéré décourage un certain nombre de personnes de demander des prestations sociales. Ceux et celles qui réussissent à surmonter tous les obstacles, et ont obtenu des allocations chômage, sont présentés dans les médias comme des individus paresseux, qui ne veulent pas travailler.