Notre syndicat avait pris position en 2009 sur les élections d’alors, le texte reste d’actualité, nous vous le soumettons:
VOTER, C’EST VIVOTER
Comme à chaque élection, tous les arrivistes et les politiciens de tout l’échiquier (droite et gauche avec ses variantes « extrêmes ») nous pressent de nous rendre aux urnes, tel un troupeau de brebis bien dociles. Plein de roublardise, ils s’ingénient à nous convaincre du bien fondé de leurs propositions dans leurs shows télévisuels ou radiophoniques à la « star ac ».
A l’instar des précédentes, cette échéance électorale ne changera en rien nos conditions de vie. Celles-ci se sont continuellement dégradées depuis les années 70, jetant des millions de personnes dans la pauvreté. La crise actuelle (d’une amplitude beaucoup plus forte que celles de 1987 et de 1974) aggrave davantage notre situation.
- fins de mois de plus en plus rudes, voire impossibles, pour les chômeurs, salariés et retraités
- galère des petits boulots (CDD, petites missions d’intérim) et chômage de masse
- augmentation des coûts de l’alimentaire, du transport, du logement, de la santé
- disparition progressive des acquis sociaux
Nous assistons à la privatisation et au démantèlement des services publics, conjugués à un renforcement du contrôle social :
- surveillance des chômeurs et radiations à tour de bras, ceux-ci se voyant ainsi privés de leurs maigres droits ASSEDIC
- généralisation de la vidéo surveillance
- développement des bornes biométriques à l’école, pour préparer les enfants aux monde de Big brother
- fichage en tous genre (ADN, Base élève, etc.)
On dit que le suffrage universel a été instauré en 1848… Et nous sommes toujours exploités par des patrons, politiciens, technocrates qui se graissent royalement la patte. Alors que nous nous détruisons la santé et vieillissons aux rythmes des cadences, des surcharges de travail, que ce soit à l’usine, sur le chantier ou dans le bureau… sans parler du stress et de la souffrance sociale.
Eux meurent rarement de silicose, d’amiante ou d’irradiation. Avec la complicité de l’Etat, ceux-ci comptent nous faire payer l’ardoise de cette crise. Cette dernière correspond à une transformation assez brutale et rapide du capitalisme, afin qu’il puisse poursuivre l’accumulation du profit. Vous trouvez que l’Etat et les patrons ne manquent pas de toupet ?! Le contraire serait étonnant.
Les élections passent, les problèmes restent. On peut continuer à geindre dans le dos du patron ou à s’inscrire dans le « je-m’en-foutisme » et la résignation. Ça ne changera absolument rien. Rappelons que tous les acquis sociaux et les améliorations matérielles de nos conditions de vie ne l’ont été que sous la pression de la lutte et de la hantise qu’elle suscite pour l’Etat et les patrons :
- interdiction du travail des enfants
- diminution du temps de travail (sans contre-partie)
- congés payés
Finies les balivernes ! Mettons un terme aux idées manipulatrices de l’identité nationale, de dialogue social… Suivons l’exemple des ouvriers de Caterpillar, de Continental, de Molex qui renouent avec ce syndicalisme d’action directe (agir soi-même sans aucun intermédiaire). Redécouvrons la vertu d’être un mouvement de masse qui frappe quand il le souhaite et qui s’inscrit dans la perspective d’une rupture totale avec le capitalisme.
Désertons les urnes !
Le dialogue social est terminé ! Non au consensus !
Autogérons nos luttes ! Vive la grève générale !