Du 3 mai au 10 juin le musée des Beaux-Arts de Pau présente les dessins réalisés par les internés du camps de Gurs entre 1939 et 1944

Gurs est l’un des plus tristement célèbres camps d’internement français. La faim et les misérables conditions de vie dans les baraques délabrées minent le corps et l’âme. Dans le vocabulaire de Vichy, c’est un camp «semi-répressif». Pour les internés, c’est tout simplement «l’enfer de Gurs». Ce camp fut construit au printemps 1939 pour héberger les combattants républicains réfugiés d’Espagne. En mai 1940, la plupart d’entre eux sont partis, mais arrivent les «indésirables» (des étrangers ayant fui le nazisme), dont beaucoup sont Juifs. D’octobre 1940 au 31 octobre 1943, où le camp sera dissous, y seront internés environ 18 000 Juifs. 3907 seront déportés vers les camps d’extermination (Auschwitz, Maidanek). Au milieu de cet enfer, des dizaines d’internés dessinent et peignent. La plupart sont des artistes amateurs, demeurés anonymes, qui nous livrent dans leurs dessins parfois malhabiles, des témoignages évocateurs et émouvants. Gurs devient, de 1940 à 1942, un véritable foyer de création artistique qui puise son inspiration dans les réalités de l’internement. Témoignages d’une rare intensité : ces dessins, aquarelles, peintures et lavis représentent tous les aspects de la vie et de la souffrance quotidienne, de l’obsédante clôture de barbelés, à la crasse boueuse du sol, de la solitude dans le silence glacial des chambrées à l’angoisse du lendemain…

Gurs