Ces dernières semaines, à Pau, plusieurs rassemblements devant la préfecture, au Tribual de Grande Instance de Pau, et à la gare, ont eu lieu, organisées par le collectif « Des Hommes avant tout », à l’annonce de la fermeture du C.A.O. de Béterette ( Gelos ).

Depuis ce jeudi midi, le CAO est officiellement fermé, Isard Cos ayant plié bagage à la demande de la préfecture de Pau et les salariés ayant été obligé de quitter des Hommes avec qui illes vivaient, qu’illes suivaient, à qui ils avaient laissé de l’espoir, …Depuis des mois.
Le centre est désormais « occupé » par une vingtaine de migrants « dublinés », qui ont refusé de signer la procédure de placement en PRAHDA qui leur avait été présentée.

Ils ont conscience que le PRAHDA est une structure dont la vocation est essentiellement de les expulser loin des regards vers l’Italie.

Ils n’ont pas fait tout ce trajet pour que ça se finisse comme ça, ils n’ont pas quitté l’Enfer pour s’apercevoir qu’il n’y a que l’Enfer, sur Terre.

Ils ont donc fait le choix de rester sur le centre, où ils sont correctement installés, et où ils ont été bien accueilli, et espèrent pouvoir échapper à leur expulsion programmée, rester dans le département, se reconstruire ici.

Le collectif s’est donc rencontré et étoffé depuis Dimanche dernier, afin d’essayer de leur apporter tout notre support dans ce sprint final pour tenter de faire reculer l’administration.

Des élus se sont exprimés en nombre en faveur de cette démarche , le Défenseur des Droits a été saisi, même s’il est à craindre qu’il ne soit pas plus entendu aujourd’hui qu’hier, la presse nous relaye, et, nous, convaincus que nous oeuvrons au nom de la dignité humaine, sommes sur place, pour aider les résidents en leur apportant nos appuis : Juridiques, logistiques, humains.

 

Ce mouvement de solidarité n’est pas propre à Pau :

Un peu partout en France, le même scénario, alors que l’on assiste au durcissement des mesures anti migratoires, telle que la dernière « circulaire Collomb », obligeant le recensement dans les centres d’hébergement d’urgence, ce qui, évidemment les condamne à devoir les éviter, malgré l’hiver qui ne fait pas de cadeaux.

Le comportement des autorités est inacceptable… Mais, un peu partout, la société civile s’organise et résiste.

 

A Gelos, ce midi, nous avons remporté une mini-victoire : Alors qu’hier nous étions menacés par la direction d’Isard Cos de voir l’eau et l’électricité coupée, alors que, ce matin, le responsable du centre a tenté de fermer à clé les parties communes ( cuisine, salle-à-manger, salon, bibliothèque ) nous avons résisté. Nous, bénévoles, volontaires, militant.e.s, avons refusé fermement de quitter ces parties communes.
Le responsable en a pris acte et a remonté l’information à sa hiérarchie. Il nous a signifié qu’un huissier viendrait peut-être constater mais qu’il n’était pas question d’envoyer la police.

Il a également signifié que, finalement, ils ne couperaient ni l’eau ni l’électricité… Jusqu’au 31 décembre.

 

Nous avons peut-être gagné ce répit, mais ce n’est pas sûr :

A l’heure actuelle, même si Isard Cos est toujours habilitée sur le centre, celui-ci est d’ores et déjà réquisitionné par la préfecture :
nous pouvons donc à tout moment être délogés par les forces de polices : Les résidents peuvent à tout moment être contrôlés, interpellés et mis en centre de rétention.
… Si la préfecture ne bouge pas ces jours-ci, on peut être sûr qu’elle le fera à compter du 31 décembre.

 

Nous avons donc besoin de vous pour faire durer cette occupation.

La faire durer le plus longtemps possible pour donner une chance à ces Hommes.

Une chance d‘avoir de véritables recours juridiques, de pouvoir bénéficier d’un sursaut d’humanisme chez les citoyen.ne.s et politicien.ne.s, d’être protégés par un véritable encadrement, une chance de ne pas être à nouveau plongé dans le froid sur les routes vers des pays qu’ils n’ont pas eu d’autre choix que de quitter, et dans lesquels, ils sont parfois tués à l’arrivée lorsqu’on les y renvoie.

Et pour nous donner une chance, à nous aussi : Une chance de prouver que nous sommes bien ce que nous devons être.

 

En comptant très fort sur votre aide. Venez.