Si les étudiants laissent faire, les facultés de lettres et de droits seront fusionnées en deux collèges en janvier. Officiellement, c’est voté. Reste que dans la pratique, lorsque les étudiants se mettent en colère collectivement, tout est possible…

 

Qu’est-ce que cette mesure annonce ? A terme, l’idée est de faire disparaître les masters pour ne garder que les enseignements jusqu’à la licence. Concrètement, cela veut dire que les étudiants seront obligés de finir leurs études à Bordeaux. De plus, les départements (Histoire, Espagnol, etc…) n’existant plus il n’y aura plus de licences bien déterminées. Les étudiants choisiront en fonction des possibilités un module de langue, un d’histoire, un de sociologie etc… D’un point de vue gestionnaire, c’est très bien, cela permet de bourrer les classes. Mais du point de vue de l’étudiant, quel sera la valeur d’une telle licence ? A terme on mettra des examens d’entrée en masters pour évaluer les étudiants…

 

Il faut rapprocher cette mesure du changement d’origine des financements de l’Université de Pau. La part du financement de Total est devenue si importante que le jury international (qui a accorder les crédits pour l’I Site à l’UPPA), qui n’est pas à proprement parlé une assemblée de gauchistes, s’est inquiété de l’emprise de Total sur l’Université et a parlé d’un « risque de domination excessive de Total ».

 

Dans ces conditions, que penser de la recherche de convergence avec les géo-sciences demander aux enseignants de fac de lettres ? Va-t-on devoir, en sociologie par exemple, travailler sur « l’acceptabilité par la population des forages de gaz de schiste » plutôt que d’étudier Bourdieu ? Même en sciences, l’influence de Total est néfaste : hormis la recherche, rien n’intéresse l’entreprise, et surtout pas les enseignements qui précèdent la licence.

 

 

Entre l’admission sur dossier, le bac au contrôle continu, la baisse générale du budget de l’enseignement supérieur (331 millions d’euros en moins !), la baisse des aides au logement et les mesures du droit du travail qui vont rendre les petits boulots d’étudiant encore plus misérables, les étudiants avaient des raisons de se mobiliser. A Pau, il existe aussi un enjeu local majeur : empêcher que l’université ne devienne qu’une annexe subventionnée de Total et conserver une vraie accessibilité à l’enseignement supérieur pour toutes celles et ceux qui n’ont pas les moyens et/ou le désir de partir à Bordeaux. AEn clair, sauver l’Université de Pau.

 

Il est encore temps, à condition que les étudiants prennent leurs affaires en main plutôt que de laisser faire…

Si vous ne voulez pas laisser faire n’importe quoi, contactez la Coordination Libertaire Etudiante : cle-pau@hotmail.com ou passer aux permanences (local derrière les amphis de la fac de lettres, en face de la BU) le jeudi de 16H à 17H