Le Mardi 17 Septembre à 18h00
À l’Université de Pau
Amphithéâtre de la Présidence
A l’heure où l’extrême droite prétend qu’il n’y a plus de frontières et qu’il faut les rétablir, il n’est pas inutile de se pencher sur la réalité de la frontière et ses conséquences nocives sur nos vies. Nous proposons de le faire en nous penchant sur l’exemple des peuples pyrénéens qui, par leur position frontalière, sont les premiers concernés par cette réalité.
Ce territoire est bien trop souvent réduit par les dirigeants à cette fonction frontalière. Que ce soit comme l’endroit des contrôles et du refus d’accès au territoire pour les pauvres venus d’ailleurs où comme lieu de passage à “intégrer” dans la mondialisation. Et quand on parle de “fermer” davantage encore les frontières, quelles vont être les conséquences pour les Pyrénéens ? Nous avons déjà eu un petit aperçu de ce que cela pourrait vouloir dire avec la fermeture de la frontière franco-espagnole de 2021 à 2024.
Le géographe anarchiste Elisée Reclus avait bien résumé la situation à son époque : « La ligne de démarcation marquée de pierre en pierre sur les grandes Alpes ne coupe-t-elle pas en deux des territoires dont les habitants parlent la même langue et pratiquent les mêmes mœurs, faisaient partie jadis de la même confédération ? (…) Et dans les Pyrénées, la frontière ne désunit-elle pas Basques et Basques, Aragonais et Aragonais, Catalans et Catalans ? De part et d’autre, c’est bien malgré eux que bergers et bûcherons respectent cette ligne fictive qui leur vaut, de la part des États souverains, menaces, amendes et prison. »
(Elisée RECLUS, « L’Homme et la Terre », t.V, livre IV, chapitre I « peuplement de la terre », 1905).
Alors les Pyrénéens sont-ils condamnés à subir la frontière ? Au XVIème siècle, les communautés paysannes, de part et d’autres des Pyrénées, avaient pourtant trouvés des accords pour s’en défaire partiellement. Leur exemple nous invite à faire un pas de coté et aborder la question du territoire et du voisinage sous un autre angle que celui de la violence des Etats et de leur affirmation dans l’espace que représente la frontière.
Voici le texte de la conférence: